Le Ninkasi Kao nous réserve toujours d’agréables rencontres, et ce fut encore le cas ce soir là : la venue après 6 ans d’absence du grand Jay-Jay Johanson sur une scène lyonnaise. Il faut dire que, depuis son album "Tatoo" et surtout "Poison", Jay-Jay était devenu une figure mythique de cette scène presque underground du trip hop. Avec son nouvel album, "Rush", son public le retrouve enfin, mais ce n’est pas sans interrogation. Après un passage très techno, Rush semble vouloir mélanger les genres mais de manière assez peu habile : Rush, le premier morceau de l’album, bien que très belle chanson, semble utiliser un sample des ???, le troisième un morceau pompé sur Daft Punk… Bref, on ne voit pas trop si ce retour est un sauvetage, ou bien tel Madonna et son album truffé de samples qui lui vaudront peut-être de nombreux procès (!), ce retour est un hommage à une époque déchue ou un réel manque d’inspiration…
Sur scène, Jay-Jay est comme un ange. Une sorte d’apparition mystique, divine, tout en douceur et timidité. Cette grande brindille blonde avance délicatement, un sourire gêné aux lèvres. Son public est là, bien présent, et n’attend qu’un mot de sa part pour se laisser envahir, subjugué. Il commence son set par de nouveaux morceaux mais également d’anciens, qu’il souhaite partager encore, comme pour ne pas oublier d’où il vient. Il aime laisser sa place à ses musiciens, cherchant souvent à s’effacer, puis revient et enfin prend confiance, un sourire franc illumine son visage. Jay-Jay se donne et son public est là pour se délecter de toutes les saveurs que sa musique a à lui apporter.
L’essayer, c’est l’adopter. A good addiction.