Comment réagir face à un employeur qui vous demande d’abandonner entièrement ce que vous êtes pour rentrer dans le moule de sa société ?

 Apres une série assez éprouvante de 4 entretiens, me voilà proposé un emploi pour lequel on m’a demandé de faire quelques efforts, comme celui d’enlever un nombre trop important à leur goût de boucles d’oreilles. A 3 jours de mon premier jour et de la signature du contrat, un coup de fil me prévient que : « Lors de notre dernier entretien "on" a remarqué que vous aviez également un piercing à la langue, il faudrait aussi l’enlever… ». Que faire ? Refuser un emploi (pour lequel je suis surdiplômée et très très mal payé, mais qui a le mérite de me faire bouger) ou bien accepter et laisser au placard une partie de moi ? Choix cornélien s’il en est, auquel je n’ai pas encore trouvé de réponse…

 Ca revient à un autre débat autour de l’argent : qu’est on prêt à faire ou à accepter pour une grosse somme d’argent ?

 Ici je laisse au placard : jean, converse, pull à col roulé pour des tailleurs jupe ou pantalon et escarpins. J’enlève 2 boucles d’oreilles sur 6 + 1 piercing au tragus (partie de cartilage de l’oreille). Et maintenant la langue ? Je me pose alors la question des tatouages : que demanderait-on à une personne tatouée ? De se faire une grosse séance de laser ?

 Le problème réel est le suivant : est-ce mes compétences qui sont jugées ici ou l’image que je renvoie, ou un mixte des deux ?

 Je suis tout à fait d’accord pour dire qu’entrer dans une entreprise est également épouser ses valeurs et par là même ses codes. Il va sans dire qu’une tenue "correcte" est exigée. Une tenue correcte commence par la propreté, s’habiller avec soin, etc. Faire attention à l’image que l’on donne de l’entreprise lors de rencontres avec des fournisseurs, des actionnaires, des clients est importante, certes, mais doit-on s’effacer et mettre sa personnalité au placard pour la peine ? Je ne suis pas du tout d’abord avec ça. Le vrai "moi" porte des baskets, des jeans, et rarement des jupes ; pour le travail, j’ai toujours fait cet effort de "déguisement", mais là…je ne sais pas.