Quand il avait 9 ans, Yves-Marie était amoureux de Jacqueline. Il lui propose un soir de l’épouser, mais elle n’acceptera qu’à une condition : qu’il aille dans les étoiles ! Alors, une vingtaine d’années plus tard, Yves-Marie devenu cosmonaute va voir sa belle afin de se marier avec elle, mais la belle avait prévu autre chose…

Une très belle fable romantique drôle et fraîche

Le thème de la conquête de l’espace n’est ici que prétexte au défi qu’a relevé ce héros pour les doux yeux de sa belle (ce film n’a rien à voir avec « Un ticket pour l’espace » sorti en salle un mois auparavant). Le fond de l’histoire est la rencontre de deux êtres qui se sont côtoyés, que le temps a éloignés, puis qui vont se retrouver. Face à un « fiancé » à la naïveté touchante, Jacqueline, magnifiquement interprétée par Julie Depardieu, devra gérer quiproquo et situations loquaces dans lesquelles le mettra son amoureux du passé. Néanmoins, loin de tomber dans le burlesque, cette comédie a ce petit quelque chose de frais, qui fait que l’on sort enchanté et complètement charmé par ce personnage.

On a tous des rêves ; dans le cas d’Yves-Marie, ce rêve avait le prénom d’une jeune femme et, à ses yeux, rien n’était insurmontable ; pour décrocher la main de sa belle, il a décroché les étoiles ! Il ne faut surtout pas voir en Pef un Peter Pan ; attention, il n’est qu’un homme qui a grandi en cultivant un rêve et fera tout ce qui est en son pouvoir pour le réaliser. On a tous quelque chose qui nous fait avancer dans la vie ; lui, c’est Jacqueline. Voici une belle leçon de détermination et de persévérance.

Pour accompagner Pierre-François Martin-Laval (Pef), Julie Depardieu, qui enfin n’est pas utilisée dans un énième rôle de nunuche, comme elle l’a souvent été ; elle interprète une jeune femme moderne, qui a les pieds sur terre et subit avec le plus grand étonnement les avances de cet original. On retrouve également Pierre Richard, acteur de plus en plus rare à l’écran, qui interprète ici un père capable des pires folies pour son fils chéri. Il est évident qu’il le materne, surtout parce qu’il est conscient de l’excentricité de la demande de son fils, malgré ses intentions qui sont aussi pures que son coeur.

On retrouve dans ce film le personnage de Pef (des « Robins des bois »), clown au cœur « gros comme ça », et à la fois une poésie assez rare de nos jours dans les comédies françaises qui nous sont proposées. « Essaye-moi » s’adresse donc à tout public, jeune et moins jeune, fan des Robins ou non. Oui, on retrouve des bouts de l’univers de Pef, mais ce n’est pas que ça, heureusement. C’est une histoire comme on aimerait en voir plus souvent : fraîche, drôle et tout simplement belle… un pur plaisir. A voir et à revoir.