De Michel Spinosa
Avec Isabelle Carré, Gilbert Melki, Anne Consigny
Anna est une jeune femme seule, habitant chez sa mère, dont l’existence se résume à son travail de restauratrice de livres dans une grande bibliothèque, jusqu’au jour où son chemin croisera celui
du Dr Zanevsky…
La folie à l’état pur
Sous ses apparences de fillette, Anna est une érotomane, passant ses soirées à se masturber dans sa petite chambre de banlieue et à jouir dedans des images pieuses, jusqu’au jour où elle va
croiser le destin du Dr Zanevsky. Cette rencontre décisive pour elle va déclencher une spirale infernale de harcelement. Persuadée qu’il a tenté de la séduire, puis qu’il l’aime, ensuite
qu’elle est devenue sa femme, la fabulation d’Anna n’a de cesse. Et le spectateur a du mal à tenir le choc face à une telle montée en puissance de la folie de cette femme, de la même manière
que sa victime.
Fascinante de simplicité et de naivité, Isabelle Carré nous offre une interprétation magistrale de cette femme déséquilibrée, dont l’abscence de conscience de ses actes est très perturbant. Une
fois de plus, elle nous montre que malgré son (magnifique) physique et son visage angélique, elle peut interpréter un personnage machiavélique et même destructeur.
Elle prouve une nouvelle fois ici qu’elle est une grande dame du cinéma.
Anna M. est un film perturbant, profond, à ‘interprétation juste, dont on en peut sortir indifférent.
PS : Enfin, sachez que 9 érotomanes sur 10 sont des femmes ; messieurs, méfiance !