CONTROL, hommage à un génie du rock

Je ne peux résister plus longtemps à vous faire parvenir mes impressions sur mon coup de coeur cannois cinématographique, sur ce merveilleux premier long métrage de Corbjin : CONTROL, qui ne
sortira en salle que fin septembre, alors en attendant…

Film de Antonin Corbijn
Avec Sam Reiley, Samantha Morton, Joe Anderson, Craig Parkinson…
Sortie le 26 septembre 2007

Photo filmIan Curtis est un jeune homme de 15 ans, qui aime se
maquiller, écouter Bowie, et se déguiser, cultivant son coté androgyne. Il attire et fascine autant son entourage que les jeunes filles de son âge, magnétisant tout ce qui l’entoure. Le detin de
ce garcon de Macclesfield va être changé le jour ou on lui propose de devenir chanteur d’un petit groupe de rock, qui deviendra quelques années plus tard « Joy division » et s’inscrira
dans le mouvement Factory music…

Perte de controle au pays des Factory, un ange passe…

Film événement de la Quinzaine des réalisateurs, « Control » fut projeté pour l’ouverture du festival, avec l’incroyable présence des membres de New Order (reformation de Joy Division
apres la mort de Curtis). Evenement egalement car Control est le premier film d’Anton Corbijn, célèbre photographe et réalisateur de clips vidéo hollandais (Nirvana, Depeche mode,…), dont le
destin fut profondément marqué par sa rencontre avec Joy Division, groupe qui a suscité son amour du rock et son désir d’etre photographe de concerts.

Control retrace la vie houleuse du chanteur de Joy Division, Ian Curtis. De manière linéaire, le réalisateur nous plonge dans l’univers de ce jeune homme torturé, que ses élans impulsifs (comme
son mariage rapide ou sa décision de devenir père) et son incapacité à choisir le mènera à sa perte et au suicide, à l’âge de 23 ans.

D’une manière intime et pudique, « Control » retrace la naissance d’un mouvement musical mythique (la factory) à l’aube des années 80. Corbijn nous montre toutes les souffrances et
angoisses de ce grand jeune homme plein de vie, mais dont les crises d’épilepsie pourrissent son qutoidien, et iront jusqu’à le ronger jusqu’à la fin. Les fans se délecteront ainsi de divers
morceaux de David Bowie, The stogges ou Lou Reed, influences du chanteur, qui sauront inspirés Curtis et donnera vie à quelques morceaux mythiques, dont le célèbre « Love will tear us
apart ». Ayant fait appel aux membres de New Order, afin de ne pas trahir la mémoire de Curtis, ils ont naturellement participé à la crétion de la bande originale du film.

La qualité des compositions picturales du film, tourné entièrement en noir et blanc, est spectaculaire ; chaque plan pouvant tout à fait être un cliché. Corbijn use en effet à merveille des
contre jours, faisant peu à peu plonger son héros dans d’incommensurables noirceurs. Il compose ainsi quelques plans mémorables, dont celui de fin, sur cette maison iréelle. Artiste et poète,
Corbijn arrive à sublimer chaque instant de la vie pourtant ordinaire de ce jeune homme (il a travaillé en tant que recruteur pour des personnes handicapées pendant tout le début de sa courte
carriere).

Loin des biopics américaines, qui n’ont souvent pas plus d’intérêt qu’un reportage de E! (Entertainement), Control est un film dont le réalisme et l’aspect fiction se mêlent parfaitement sans
tomber dans les travers de la comédie musicale. Sam Riley, dont c’est le premier rôle, interprete magnifiquement un Ian Curtis emblématique. Grand, filiforme, bon garcon, avec quelques airs d’un
Pete Doherty dans ses moues, Riley se laisse porter par ce vent neuf, qui emportera son personnage vers le succès, mais aussi dans un univers sur lequel il perd progressivement toute emprise.

« Control » est au finla un film dont l’esthétisme graphique et la puissance musicale rassemblés par les mains généreuses d’un photographe au regard humain et humble, sont brillament
mis au service de la mémoire d’un génie parti trop tôt…

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