Delirious c’est l’histoire magique d’un beau SDF qui se voit propulser en haut de l’affiche, par d’heureux concours de
circonstance. Une affiche aux aspects féériques, un casting de rêve, et pourtant…
Cette sorte de ménage à trois entre le paparazzi, son « assistant » (un jeune acteur devenu SDF à cause du monde cruel
du cinéma américain) et une starlette (dont le QI frise celui de Britney Spears) sera la source de toutes les péripéties de nos personnages, tous en quête de gloire, de reconnaissance et
d’amour…
Compte tenu du casting (Steve Buscemi toujours magnifique, et Michael Pitt, qui semblait s’être racheté une conduite après la
série Dawson pour ado dans le très beau « Last Days » de Gus Van Sant), tout laissait à penser que Delirious serait le théâtre de scènes grinçantes sur le monde du showbiz, un ton
sarcastique sur la culture américaine. A la
place, on ne trouve que du vide : une histoire d’amour mièvre entre 2 jeunes pigeons, dont les roucoulements virent rapidement à l’agacement, une histoire d’amitié et de trahison digne d’O
(remake d’Othello), et une quête de gloire, qui rime plus avec « Amour, gloire et beauté » qu’avec Studio 54. Bref, un vrai potentiel qui s’écroule dès la première demi heure
du film.
Et ce sentiment de déception perdure aussi face aux images : loin de l’esthétique que propose l’affiche, Delirious certes
nous présente quelques beaux plans, coloris saturés et prises de vue en hauteur pour découvrir l’état de joie dans lequel se trouve le personnage, notamment lorsque Toby (Michael Pitt) sort de l’hôtel de sa bien aimée, après avoir passé
une nuit magique avec elle, mais ca s’arrête là.
Delirious sera donc classé dans la section teen-movie dès sa sortie malgré toutes les bonnes intentions de son réalisateur. Nice
try, though !