Ceux qui restent

De Anne Le Ny
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Avec Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Yeelem Jappain

Sortie le 29 août 2007

 

Bertrand et Lorraine se croisent dans un hôpital, leurs conjoints sont tous 2 atteints de cancers. L’un et l’autre essayent à leurs manières de faire face à la
maladie, leurs angoisses et leurs solitudes
. Ensemble, ils vont tenter de s’épauler pour traverser cette épreuve, et s’apporter la tendresse dont il manque…

 

La météo, rien que la météo

 

C’est avec une grande pudeur qu’est décrite la solitude des 2 personnages de cette magnifique histoire, dont la banalité est
transcrite avec une rare délicatesse
. Toujours
présente, mais jamais intrusive, la caméra nous montre le quotidien de 2 êtres, aimants, que le long combat affaiblit peu à peu
. La douleur physique est dissimulée, car évidente, mais les
sentiments, l’inexplicable et l’inexprimable, est palpable dans chaque plan
. Des plans fixes soignés, une bande son simpliste et une sincérité dans chaque personnage, là tient le sublime de ce film.

 

Il est difficile d’imaginer qu’une personne n’ayant jamais vécu de près ou de loin, une telle épreuve, puisse faire exprimer à
ces 2 protagonistes autant de justesse leurs souffrances et leurs angoisses
. Car en effet, si l’un l’exprime à travers ses exubérances et son apparente joie de vivre, comme le fait le personnage de Lorraine, l’autre,
son parfait opposé,  fait preuve de force et d’abnégation
.
Mais leurs chagrins restent le même, et c’est grâce à ceux-ci qu’ils commencent à exister l’un pour l’autre, jusqu’à reporter
tout l’amour dont ils sont privés, l’un pour l’autre
.

 

Deux années après « La moustache », le couple cinématographique Lindon-Devos se retrouve pour incarner 2 personnages
que tout sépare
. Elle, légère et parfois
vulgaire, femme libérée aux cheveux de feu, aux intensions de séduction évidentes
. Lui, réservé et distant, se montre fort face à l’épreuve, notamment pour sa belle fille dont il a la charge depuis l’hospitalisation de sa
femme et dont l’agressivité causée par la maladie de sa mère rend son combat encore plus pénible, et l’enferme dans une solitude familiale encore plus grande
. Et pourtant, une réelle beauté se dégage de ce couple, qui nous
prouve une nouvelle fois son alchimie filmique
.

 

L’habileté d’Anne Le Ny réside également dans les moments de soulagement qu’elle offre à ses spectateurs, notamment lors de la
visite de la sœur de Bertrand chez lui, où elle va manquer les premiers pas de son fils, car en train de sermonner son frère à propos de son attitude vis-à-vis de leur petite
sœur
.

 

Ceux qui restent sont ceux qui souffrent, mais le trésor de ceux qui restent résident dans l’amour qu’ils ont à
donner
.

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