Malgré le peu de salles qui
l’ont diffusées, et le manque de communication évident autour de ce film, je me dois de vous parler de ce bijou de fin d’année qu’est : Across the universe.
Jude, un jeune dessinateur anglais, rencontre Max sur un campus américain. Ensemble, ils décident de quitter le cursus scolaire et partent vivre à New York, ville de tous les possibles. Lucy, la
soeur de Max, les rejoint. Alors que son frère est appelé pour servir son pays au Vietnam, Lucy va s’engager dans une lutte pacifiste contre la guerre…
Un des meilleurs films de l’année : tout simplement jouissif
Amour adolescent entre 2 étrangers, 2 cultures, 2 sociétés, rébellion, découverte des plaisirs de la chair et de la liberté, voici la toile de fond de ce troisième film de Julie Taymor (qui avait
réalisé Frida en 2001). Des thèmes simples, connus de tous, afin de pouvoir s’attarder sur le reste : l’esthétisme et la beauté.
Afin d’illustrer son propos, et peut être y ajouter une certaine légèreté (légèreté que procure la liberté, l’insouciance et l’amour), la réalisatrice a choisi de faire chanter des
chansons des Beatles à ses acteurs. A la fois surprenant et en parfaite adéquation avec le ton du film, les paroles des chansons s’inscrivent dans chaque scène avec une rare
facilité. Quelque peu remaniées, elles flottent dans la bouche des acteurs. Contemporaines de cette époque, cette mise en avant des textes de ces morceaux prennent enfin leurs sens. Pêle mêle, on
peut retrouver All you need is love, All my loving, I wanna hold your hand, It won’t be long, Let it me, Come together, I’ve just seen a face, Something, Hey Jude, …
Esthétiquement magnifique, Julie Taymor a su recréer traduire chaque étape de la vie des personnages avec une sensibilité particulière, n’hésitant pas à passer du classicisme des
suburbs américains, au New York underground, en passant par des délires psychédéliques des personnages (voyage en car, scène d’hallucination en foret, scène d’amour aquatique), ou encore la magie
du concert de Sadie. Sans oublier la scène où Jude crée plusieurs toiles à partir de fraises, sur le fond musical de Strawberry field… où l’usage des filtres rouges et autres videos de souvenirs
projetés sur le personnage renforce son désarroi et sa colère face à l’éloignement de son amour.
Point de
vue casting, on peut applaudir la performance de Jim Sturgess, dont c’est le premier rôle au cinéma, dans le rôle de Jude. Physique plus qu’agréable, voix juste et regard envoutant, il donne à son
personnage toute la puissance qu’éprouve un jeune homme passionné et passionnément épris. Pour lui donner la réplique, la talentueuse Wood (vu dans Thirteen) mais dont la prestation parait
fade, face aux démonstrations de son partenaire. En guest star, on peut noter le rôle de Bono, en gourou drogué, Joe Cocker en clochard du métro new-yorkais, et Salma Hayek en infirmière
ultra-sexy, fantasme des hallucinations des soldats hospitalisés…
On regrettera seulement que ce petit bijou de fin d’année n’ait pas bénéficié d’une distribution plus importante… Julie Taymor a réussi là un chef d’oeuvre.
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