Sex and the city : film vs. série TV



A la fin de sa 6e saison, la série Sex and the city avait trouvé un équilibre, un message d’espoir délivré par nos 4 new-yorkaises préférées, célibataires endurcies, au cœur
d’artichaut
. Alors pourquoi s’acharner, juste pour le profit, à vouloir faire une suite à tout ca ? Et surtout
comment ? C’est le pari que se sont fixés
Michael Patrick King et son équipe de scénaristes pour arriver à cet ultime volet (on l’espère) de Sex and the
city
.

 

En effet, à la fin de la série, Samantha, la nympho de service venait de se stabiliser avec un homme
parfait, qui l’a soutenu pendant sa douloureuse chimio, Charlotte a trouvé l’homme de ses rêves et un équilibre familial malgré ses difficultés à concevoir, Miranda, la plus new yorkaise de
toute, décide à épouser le père de son fils et a déménagé à Brooklin, et Carrie se retrouve enfin dans les bras de « Big », alias John James
Preston,
avec la solide intention de faire fonctionner leur couple…

 

Créer une suite vivifiante à tout cela semblait un pari un peu périlleux. Et
malheureusement, cela s’en ressent
. Car malgré les fous rires et l’immense plaisir de retrouver nos 4 copines préférées à l’écran, un vrai fan de la
série peut ressentir une sorte de trahison des personnages
.

Après avoir passé les douloureuses 15 premières minutes de récap’ de tous les personnages, histoire de
poser le décor pour les novices, la farandole d’arrangements commence
. On retrouve une Charlotte inexistante, hystérique et bien loin de la femme new-yorkaise classieuse et cultivée
qu’elle était
. Elle pousse des cris pour un rien, fait son jogging avec ses chiens-chiens, comme une bobonne, et prend sa fille
adoptive pour une poupée avec laquelle elle ne communique pas, mais la trimballe plutot comme un accessoire de mode, façon Paris Hilton avec Tinkerbell
. Sorte de pot de
fleurs  pour ses 3 copines, elle est en plus, ridiculisée par une scène  humiliante, où elle va
« faire dans son pantalon », lors de son séjour avec les filles au Mexique…

Carrie, la célibataire indépendante, qui couchait sur le papier ses aventures amoureuses, ne semble
n’avoir plus rien à dire, comme si sa vie avec Big l’avait anesthésié
. Pendant tout le film, on attend, impatient, la scène où elle se retrouvera seule, dans un coin d’appartement, le
Macbook sur les genoux, à  livrer ses réflexions sur l’amour et les relations hommes femmes
. Et bien,
préparez vous à attendre longtemps ! Cela n’arrive jamais
. Elle a apparemment trop d’argent pour user ses doigts sur un clavier. Elle emploie
même une assistante pour relever ses mails, c’est pour dire !

 



On peut aussi regretter que les personnages secondaires, c’est-à-dire les hommes, soient autant caricaturés et
dénaturés
. Big est devenu un gentil petit ami romantique qui a perdu tout son chien. Il accède à
toutes les demandes de sa capricieuse compagne, sans moufter… ce qui est quelque peu étonnant, connaissant le personnage
. Steve, le mari
de Miranda, passe pour le salaud de services (il en fallait un), alors que c’est certainement le plus conciliant et sympathique de tous les personnages de la série
. Et enfin, nos 2
homos de la série, meilleurs amis de Carrie et Charlotte, Stanford Blatch et Anthony Marentino, se trouvent finalement des accointances et finissent même par
sortir ensemble (peut être par dépit…)
.

 

Concernant la construction du récit, alors que les épisodes étaient construits selon les articles
qu’écrivait Carrie, on aurait pu donc penser que le film pourrait se dérouler selon un récit ou une thématique d’un de ces romans… mais non ! Carrie n’écrit pas une ligne sur son ordinateur
et apparaît vaguement pour une lecture d’un de ses livres
. Le parti pris est celui de faire tourner l’histoire autour du mariage de Carrie et Big, sorte d’apothéose à leur
histoire d’amour tumultueuse
. Malheureusement les rebondissements de celui-ci manquent cruellement de saveur et sentent le réchauffé d’un mix
entre « Le mariage de mon meilleur ami », « Runaway bride » et « Le diable s’habille en Prada »
.

 

Enfin, les producteurs ont tout à fait compris comment rentabiliser leurs
investissements
. Point de vue placement de produits, il est certain que « Sex and the city » pourrait avoir la seconde
place du podium des films les plus marketés et les plus rentable avant meme leurs sorties en salle (après « The Island » qui était une publicité de 2h pour Puma)
. En vrac, on
retrouve toutes les plus grandes marques de couture, Manolo Blanik et Louis Vuitton en première ligne, mais de manière tellement intrusive que l’on a l’impression de regarder de très beaux spots
publicitaires de Fashion TV
. Carrie se change environ 80 fois, dans le film et de manière tellement peu naturelle, que l’on se demande à quelles
pressions ont du être soumis les stylistes
. On regrette l’effet « défilé de mode »,et la scène de défilé dans l’ancienne appartement de Carrie, à
laquelle ne s’oserait jamais prêté l’appartenance de ses guenilles
. Bien que la mode ait toujours été présente dans la série, elle l’était toujours de manière subtile, sans
nécessairement afficher de noms de marque
. Les filles étaient classes au naturel. C’était ça le
chic new yorkais
.

 

 

On espère que la pompe à fric, que Sex and the city représente, ne sera pas actionné de nouveau dans
l’éventualité d’un trilogie à la Georges Lucas,
. Parce qu’en tant que femme et fan de la série, ces 4 filles nous semblaient proches dans leur questionnement, dans
leurs angoisses et dans leurs vies dans la série que dans le film
. Il serait regrettable de ne pas les laisser dans une évolution de vie stable et heureuse, écrite dans la droite
lignée du sarcasme et de l’ironie de la vie
.

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