Vincent travaille dans un aéroport au tri des bagages. Avec son pote, ils ont
l’habitude de fouiller les valises et de voler des objets de valeur, jusqu’au jour où en volant un parfum dans une valise diplomatique, ils découvrent des explosifs, qui entraîneront la mort de
son collègue. Accusé de vols, et pour échapper à la prison, il va devoir coopérer avec la police pour tenter de démanteler un réseau de terroristes.
Investi d’une mission, qu’il n’a pas le choix d’accomplir, ni d’une réelle formation ou soutien pour la mener à bien, le personnage de Vincent (Guillaume Canet) se retrouve livré à lui même,
comme un peu tous les personnages de ce polar. Lui, projeté dans un univers de faux semblants et dans un pays étranger, Claire, la femme d’un homme d’affaires douteux qui la trimbalent de dîner
en dîner comme un pot de fleurs, Palmer un policier anglais dont l’équipe se réduit à une collaboratrice, et Simon, un flic français qui semblent aussi travailler sans équipe ni filet.
C’est donc dans un univers simplifié, et solitaire que se retrouvent chacun des personnages, dont les relations et émotions seront ainsi décuplées. Les tensions de l’enquête, ou plutôt de cette
filature, sont palpables à chaque instant, et la solitude de chaque personnage les accentue crescendo, mais peut être pas autant qu’on le souhaiterait, et c’est sûrement ce pourquoi « Espions »
ressemblent à une vraie filature. Rien n’est surjoué.
On pourrait reprocher une chose à Nicolas Saada : il utilise et abuse de certains plans qui mettent en valeur son acteur principal, le sublimant, peut être pour convaincre certains spectateurs du
charme que peu opéré Guillaume Canet sur Géraldine Pailhas… En tout cas, pour un public féminin convaincu, les plans dans l’ascenseur lors de la première rencontre de Claire et Vincent, ou bien
celui de Vincent, chemise ouverte, pensif sur son lit, sont du pain béni !
Espion(s) est donc un bon polar, où l’histoire d’amour des personnages ne gâchent pas l’intrigue, où la photo est soignée, et la maîtrise du suspense impeccable.
Sortie le 28 janvier 2009