Hier, dimanche 5 juillet 2009, a eu lieu à Lyon le concert le plus attendu de l’été et des festivals, non seulement français mais européens : Blur au théâtre antique de Fourvière.
Douze ans après leur dernière venue à Lyon, au Transbordeur, les 4 anglais ont débarqué pour donner à un public majoritairement français un show qui restera gravé dans les mémoires.
Avant leur entrée sur scène, le ton est donné : un air de valse résonne dans le théâtre, c’est « The debt collector » de Parklife. On sent tout de suite que le set qu’on choisit les Blur est pour ses fans, les vrais. Ceux qui chanteront aussi bien des morceaux de Leisure que de Think Tank.
Après cette arrivée, détendue et souriante, commence la longue liste de chansons du répertoire du groupe mythique de la scène Brit pop des années 90. Doucement, comme pour se chauffer la voix, Graham Coxon, vêtu d’un superbe t-shirt à rayures bleues et oranges, commence à gratter les notes de « She’s so high ». Le public étant mis en condition, le délire peut commencer et les corps vont se serrer et s’écraser les uns sur les autres, car le revival est lancé sur les titres de Parklife, et Leisure : Girls and Boys, Tracy Jacks, There’s no other way, Jubilee et Badhead. Le public est en feu, et Damon Albarn aussi ! Dans son polo Fred Perry, on le voit discrètement se rendre du bord de scène vers Dave Rowntree, en se baissant. Il enlève sa médaille, et se dirige de nouveau vers la scène à grand pas, et hop : premier stagediving ! Il est content, il est en forme… et nous aussi !
Puis, les choses se calment, avec des morceaux comme ‘Beetlebum’, ‘Out of time’, ‘Trimm Trab’ ou ‘Tender’, et Alex James peut se griller une clope, comme à son habitude, nonchalamment posé au bord de ses lèvres.
Cette première partie se clot avec les morceaux les plus mythique du groupe, issu de l’album qui leur a fait connaître la gloire internationale, Parklife : ‘End of the century’, ‘to the end’ et le magnifique ‘This is a low’, qui, je l’avoue, a failli me faire pleurer.
Après ces 19 premiers titres, le groupe prend une courte pause, et revient pour donner l’assaut finale à ces petits veinards de lyonnais, qui apparemment n’ont pas encore assez sués à leur goût. Ils vont donc lancer 3 bombes coup sur coup : ‘Popscene, »Advert’ et le trop célèbre ‘Song 2, qui se finira en une pluie de coussins verts et rouges (coussin distribué à l’entrée pour les personnes étant dans les gradins). La foule est en délire, et le groupe n’en revient tout simplement pas. On les voit sourire, et s’émerveiller de cette nuée multicolore qui s’abat sur la scène…
Tellement contents de cette ambiance, Damon Albarn demande à son staff de laisser les coussins sur scène, Alex James ne résiste pas au plaisir de se coucher dedans… Le concert touche presque à sa fin, mais ni eux ni nous ne voulons partir ; heureusement ils ont prévu encore 3 titres, plus calmes, pour se quitter en douceur : ‘death of the party’, ‘for tomorrow’ et le très beau ‘The universal’.
Quand les 4 loustics sortent de scène, on en croit pas nos yeux, ni nos oreilles. Le spectacle était entier, le son parfait (clair, et ni trop fort, ni trop faible), le public était là…
On en regrette leur séparation, mais finalement n’y pensons pas du tout en voyant l’osmose qui règne sur scène et le plaisir que chacun retire de ce concert à sa manière. On sort de là ému, trempé de sueur, euphorique, triste (de savoir que ce serait peut être le dernier concert d’une très très longue date).
Le seul regret que j’ai c’est de ne pas avoir réussi à me faufiler dans les coulisses, histoire de faire dédicacer l’intégralité de mes pochettes d’album, et puis les revoir, comme en 1996, au Summum de Grenoble, où j’avais réussi à me faire dédicacer mon pantalon et mon billet !