Le Docteur Parnassus erre dans les rues de Londres, dans son théâtre ambulant, accompagné de sa fille, Valentina, d’un nain, Percy,et d’un jeune recueilli, Anton. Il propose du rêve à qui voudra bien l’écouter. Entrez dans l’univers du magnifique « The Imaginarium du Docteur Parnassus », où tout est fantasme, imaginaire et illusion. Votre seul dilemme : faire le bon choix, entre la raison et le vice…
Dans leur errance, ils vont sauver un jeune homme de la mort, Tony, et celui-ci va s’avérer plein de ressources pour leur apporter une attention qu’ils n’avaient pas obtenu jusque là…
L’imaginaire sans fin du docteur Parnassus
Reprenant certains éléments du mythe de Faust, « The Imaginarium du Docteur Parnassus » nous fait poser la question des choix, que tout un chacun est amené à faire au cours de sa vie. Choisir entre le bien ou le mal, la luxure / la gourmandise / l’avarice ou la raison… Sujet assez simple, mais mener de manière rudement efficace par Terry Gilliam, qui pour cela a choisi de mettre un scène un homme sage qui a succombé à la tentation de l’immortalité contre ce qu’il a de plus cher au monde, son enfant, et qui essaie de se racheter en apportant la raison aux autres.
Afin d’illustrer son histoire, Gilliam a planté son histoire dans des décors des plus magnifiques. Pour distinguer l’imaginaire du réel, il était nécessaire d’imaginer des décors extrêmement colorés et féeriques, qu’il a obtenu par des images de synthèse exubérantes. L’autre côté du miroir est donc le reflet de l’imaginaire et permet à l’esprit de recréer un univers complexe, chatoyant, ou terriblement effrayant, mais toujours surchargé. A cela, il oppose un Londres gris et brumeux, dans lequel évolue le convoi de nos 4 protagonistes. Un milieu hostile, où ils ne sont pas les bienvenus et où seuls les immeubles désaffectés ou les carrières semblent vouloir les accueillir (décors qui sont tout aussi terrifiants que magnifiques).
Gilliam nous plonge dans un univers fantastique incroyable, qui ne peut qu’emporter le spectateur avec lui dans un monde sans limite.
Au delà des décors, le casting est aussi tout simplement extra-ordinaire. La performance d’Heath Ledger (qui sera la dernière) est magnifique, en gentleman roublard, et confirme son talent et la densité de son jeu d’acteur. Le décès de Heath Ledger pendant le tournage, fut comblé par 3 acteurs de renom : Johnny Depp, Jude Law, et Colin Farrell, qui vont chacun interprété le personnage de Tony de l’autre côté du miroir. Ainsi, il est tout à fait plausible que de l’autre côté, la personnalité du personnage soit altérée et caractérisée par un changement physique, l’astuce est bluffante, et pas du tout loufoque.
On retrouve aussi avec plaisir Andrew Garfield, découvert il y a peu dans « Boy A », qui confirme son talent, et s’offre de nouvelles portes dans le monde cinématographique britannique. Et c’est également avec une grande surprise que nous découvrons Lily Cole, passer des podiums à l’interprétation, imposant son physique de poupée de cire au teint de lait.
« L’imaginarium du Docteur Parnassus » nous offre, malgré un titre qui pourrait en laisser perplexe plus d’un, une vision du mythe de Faust, digne d’un univers Burtonien, où l’autre côté du miroir est aussi séduisant qu’effrayant.
Sortie le 11 novembre 2009
Critique ciné écrite pour www.abusdecine.com